Source text in English | Translation by Pascale Lemaire (#9053) |
I remember reading once that some fellows use language to conceal thought, but it's been my experience that a good many more use it instead of thought. A businessman's conversation should be regulated by fewer and simpler rules than any other function of the human animal. They are: Have something to say. Say it. Stop talking. Beginning before you know what you want to say and keeping on after you have said it lands a merchant in a lawsuit or the poorhouse, and the first is a short cut to the second. I maintain a legal department here, and it costs a lot of money, but it's to keep me from going to law. It's all right when you are calling on a girl or talking with friends after dinner to run a conversation like a Sunday-school excursion, with stops to pick flowers; but in the office your sentences should be the shortest distance possible between periods. Cut out the introduction and the peroration, and stop before you get to secondly. You've got to preach short sermons to catch sinners; and deacons won't believe they need long ones themselves. Give fools the first and women the last word. The meat's always in the middle of the sandwich. Of course, a light butter on either side of it doesn't do any harm if it's intended for a man who likes butter. Remember, too, that it's easier to look wise than to talk wisdom. Say less than the other fellow and listen more than you talk; for when a man's listening he isn't telling on himself and he's flattering the fellow who is. Give most men a good listener and most women enough note-paper and they'll tell all they know. Money talks -- but not unless its owner has a loose tongue, and then its remarks are always offensive. Poverty talks, too, but nobody wants to hear what it has to say. | Je me rappelle avoir lu un jour que chez certains individus le recours au langage sert à dissimuler ce qu’ils pensent, mais d’après l’expérience que j’en ai, ceux qui palabrent au lieu de réfléchir sont beaucoup plus nombreux. Une conversation d’hommes d’affaire devrait obéir à des conventions moins nombreuses et moins complexes que toute autre fonction de l'animal humain, qui sont : Avoir quelque chose à dire. Le dire. En rester là. Pour un négociant, commencer avant de savoir ce qu’on veut dire et garder la parole ensuite, c’est s’attirer un procès voire finir à l’hospice. Le premier menant tout droit au second. J’entretiens ici un service juridique, et ça coûte les yeux de la tête, mais c’est pour m’empêcher de me retrouver devant la justice. C'est bon quand on rend visite à une fille ou qu’on discute avec des amis après un repas, le genre de conversation du style sortie du catéchisme le dimanche, avec des haltes pour ramasser des fleurs. Mais au bureau vos phrases devraient être le plus rapprochées possibles. Eludez introduction et péroraison, et n'allez pas jusqu'au secondo. Il faut prêcher de courts sermons pour harponner les pécheurs, et ce n’est pas aux diacres qu’on ira faire croire le contraire. Que l’idiot l’ouvre en premier et que les femmes aient le dernier mot. La viande se trouve toujours au milieu du sandwich. Evidemment, un petit peu de beurre de chaque côté ne fait pas de mal si c'est destiné à un amateur. Souvenez-vous aussi qu’il est plus facile d’avoir l’air sage que de s’exprimer avec sagesse. Dites-en moins que votre interlocuteur et soyez davantage à l’écoute que vous ne parlez; car lorsqu’on écoute, on ne dévoile rien sur soi-même et on flatte la personne qui parle. Que la majorité des hommes bénéficient d’une oreille attentive et qu’on donne à la plupart des femmes suffisamment de quoi écrire, et tout ce qu’ils savent ils le diront. L’argent parle, mais encore faut-il que la langue de son détenteur se délie, et alors ses remarques sont toujours déplacées. La pauvreté elle aussi s’exprime, mais personne ne veut entendre ce qu’elle a à dire. |